HALIFAX - MONTRÉAL : 1346km à bord de l’ocean train

 

 


L’Ocean Train fait parti de ces voyages qui vous marquent pour toujours.

Embarquement immédiat pour ce voyage en train le long des côtes de la Nouvelle-Écosse, des forêts du Nouveau-Brunswick et du fleuve Saint-Laurent. Un voyage de 24 heures, sans hâte et sans bruit ou peut-être juste celui du rythme des rails, des roulements du train et des klaxons lancés à chaque passage à niveau.

 
 

13:00 : LE GRAND DÉPART

Rendez-vous est pris pour 13h en gare de Halifax. Un sentiment d’excitation commence à se faire sentir dès la délivrance du bracelet de la sleeping class. Direction le quai pour partir à la rencontre de ce vieux monsieur des années 50. Le train nous y attend déjà. Une vieille machine robuste et infatiguable qui n’en est certainement pas à sa première traversée des Maritimes *. Pas de foule ni d’annonces criardes, nous embarquons chaleureusement accueillis par tout le personne de bord.

Me voilà à bord de l’Ocean Train, l’un des plus beaux trajets en train du monde. Et il s’agit pour moi de mon tout premier voyage en train de nuit. Opéré par VIA RAIL, cette ligne centenaire traverse plus de 1300 kilomètres de paysages ruraux, d’un bout à l’autre du Canada francophone. Le train met environ 24h pour rejoindre Halifax à Montréal. Mieux vaut alors ne pas être trop pressé pour apprécier cette traverser.

(* les Maritimes sont les 3 provinces canadiennes de la côte Est : la Nouvelle-Ecosse, le Nouveau-Brunswick et l’Île du Prince Edward)

LE LUXE DE L’ENNUI

Ralentir, enfin.

Les 27 heures qui sépareront finalement Halifax de Montréal s’apparentent alors comme une chance. Un cadeau à s’offrir pour apprécier enfin le temps qui passe. Et pour la grande peureuse de l’ennui que je suis, vous vous laisserez surprendre par la facilité avec laquelle on s’y habitue.

Pas de distractions à bord et c’est tant mieux. Juste assez de réseau pour donner quelques nouvelles. Pour seuls écrans : les percées horizontales à travers cette carcasse de métal qui donnent à voir en continue le paysage défiler.

Il faut être prêt à suivre le rythme d’un monde que celui dans lequel on vit a tendance à vouloir nous faire oublier. Un repos forcé, à apprécier enfin que chaque seconde défile à la juste vitesse à laquelle elles l’on toujours fait.

Le train dépasse rarement les 100 km / h. La vie ordinaire de la campagne canadienne devient alors le décor de ce voyage, laissant les paysages de la Nouvelle-Ecosse, du Nouveau-Brunswick puis du Québec se dévoiler lentement.

 

 

Les cabines

Pour cette première aventure en train de nuit, je voyage en sleeping class. Les cabines individuelles sont petites, mais suffisantes. Un petit cocon au confort rétro, muni d’un siège ultra confortable, d’un lavabo, d’un wc et d’une fenêtre panoramique sur toute la longueur.

Le silence et la solitude règne ici, presque monastique. On s’endort bercé par le mouvement du train avant de se réveiller avec les premières lueurs du jour sur les rives du Saint-Laurent. L’insoupçonnable lit caché dans la paroi du siège est contre toute attente d’un confort royal, rien à envier au confort rudimentaire des trains couchettes français. Ici, couettes ultra moelleuses, oreiller et serviettes blanches sont fournis et les douches sont partagées dans le couloir.

 

Côté classes, il en existe plusieurs :

  • Classe économique (Coach Class) : sièges larges, très confortables et inclinables, pour les minimalistes (et les budgets plus serrés)

  • Classe "Voiture-lits" (Sleeping Class) : votre petite cabine privée, fauteuil, lavabo, wc et lit rabattable. Douches partagées dans le couloir, ambiance roman d’Agatha Christie (mais sans le crime)

  • Et si vous voulez vivre l’expérience version grande luxe, il existe la cabine Prestige: grand lit, salle de bain privée, service aux petits soins, et accès privilégié au wagon panoramique (lorsqu’il y en a)

Petit conseil : si vous pouvez, offrez-vous au moins une voiture-lits. Dormir dans ce petit cocon lové dans le métal, bercé par le roulis du train et les sifflets nocturnes est une expérience unique.

 

LE WAGON RESTAURANT

Il existe à bord un restaurant d’où il n’est pas rare d’échanger avec les autres voyageurs. Une cuisine simple mais réconfortante, servie par un personnel aux petits soins. Saumon grillé, légumes de saison et dessert maison, le tout dressé sur nappes blanches avec vue. Les voyageurs aiment ici s’y rencontrer, y passer du temps et admirer le paysage défiler sous leurs yeux.

(les voyageurs de la Sleeping Class bénéficient d’ailleurs de la pension complète à bord)


 




les tarifs

Le prix varie selon la période et la classe choisie : de 152 $ en classe économique à 269 $ en classe affaires.

Les cabines privées sont quant à elles souvent plus onéreuses et disponibles en nombre limité. Il est donc conseillé de réserver à l’avance. Le tarif des sleeping class y inclus les 3 repas durant le trajet.

Guettez les rabais sur le site de VIA RAIL pour vous offrir cette expérience (de mon côté, le retour en train depuis Halifax était même moins cher que le vol retour en avion avec Air Canada).

*et si vous réservez le mardi, le code MARDI vous offre un rabais sur votre réservation.

 

infos pratiques

  • Durée du trajet : entre 23 h et 27h

    Mieux vaut ne prévoir aucune correspondance derrière pour profiter sereinement de la traversée, les trains de passagers ne sont jamais à l’heure - les trains de marchandises ayant la priorité sur le trafic

  • Fréquence : 3 départs par semaine, dans chaque sens

  • Réservation : viarail.ca – tarifs variables, réductions possibles pour jeunes, aînés et familles (achetez votre billet un mardi (hors rabais) pour bénéficiez d’une réduction de 15%)

  • À emporter : bouchons d’oreilles, livres et autres mots-croisés pour vous occuper. Et pour ceux qui ne voyageraient pas en cabine privée : de quoi vous restaurer durant tout le trajet si vous ne souhaitez pas déjeuner au restaurant à bord.

  • Environnement : je crois qu’il est néanmoins important de souligner que cette douce parenthèse ferroviaire ne représente malheureusement pas une alternative moins polluante qu’un vol entre Halifax et Montréal.

    Si dans l’imaginaire collectif les voyages en train émettent bien moins de gaz à effet de serre que les autres transports, il n’est cependant pas rare que les longs trajets en train opérés par ces vieilles machines qui fonctionnent au diesel émettent bien plus de CO2 qu’un vol en avion. Ici, dépendamment du taux de remplissage du train, le trajet émet entre 1,5 et 7 fois plus de GES par passager que le même itinéraire en avion en classe économique. Face à la robustesse de cette belle carcasse de métal, je me suis renseignée durant le trajet et j’ai été la première surprise de mes découvertes (pour ceux que ça intéresse : c’est par ici.) Alors si votre impact carbone vous questionne, mieux vaut vous renseigner en amont pour éviter tout petit pincement au cœur durant le voyage.

 

 


Photos Amandine BOIREAU Découvrez bientôt de nouvelles échappées en train en Europe et aux Etats-Unis, mais aussi partout ailleurs.

En attendant, rendez-vous sur instagram et les autres articles du site.

 
 
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